L'oeuvre de Brecht est antifasciste. Mais que veut dire une telle caractérisation ? Elle a certes désigné le fascisme, affronté sa propagande, dénoncé ses motifs. Mais elle a aussi et surtout tenté, au gré des différentes conjonctures, de s'intégrer aux tactiques de résistance et de luttes antifascistes, modifiant le programme de ses effets à produire. Elle a, en outre, inventé des formes contraires à la “théâtralité du fascisme”. L'hypothèse est qu'il y a, dans cette articulation sans cesse réajustée du théâtre et de l'histoire, des luttes et des conjonctures, de la théorie et de la pratique, une matière complexe et productive pour envisager quelques-uns des rapports dialectiques que l'art et la politique peuvent entretenir. Le travail portera sur les écrits théoriques de Brecht (notamment L'Achat du cuivre) ainsi que sur ses pièces (Grand' Peur et misère du Troisième Reich, Les Fusils de la Mère Carrar, La Résistible ascension d'Arturo Ui, ...)
Que peut-on « dire » d’un spectacle qui ne relève pas du jugement de goût ou de l’opinion ? Comment analyser à rebours sa dramaturgie ? Qu’est-ce qu’une dramaturgie de spectatrice ou de spectateur ? Il s’agira, autrement dit, de réfléchir à ce que veut dire « fonder » son regard, sa lecture, son interprétation, sa perception d’une œuvre spectaculaire à partir, plus particulièrement, de l'œuvre du philosophe Jacques Rancière.
L’analyse portera plus spécifiquement sur 4 spectacles :
Institut Ophélie, 2-4 octobre - Théâtre des Célestins
Le Ring de Katharsy - 9-19 octobre – TNP
Par grands vents, 17-20 octobre - Théâtre des Célestins
Le temps des fins - 13-14 novembre - Théâtre du Point du Jour