
Le séminaire « Penser, lire, écouter la folie (XIXe-XXIe) » vise à effectuer un travail de déconstruction des mythes liés à la notion de folie en littérature. Si la folie apparaît parfois comme condition d’une œuvre ou élément fondamental de son contexte, l’objectif sera avant tout de donner à lire des productions artistiques – et à les entendre (travail sur la poésie sonore, écoute d’œuvres lues par leurs créateur·ices) – en envisageant la folie dans sa portée subversive et critique à l’égard des discours psychiatriques. Ce cours cherche à être une proposition de réflexion collective autour du soin et de la valeur de la littérature dans des situations de crises (sociales, psychiques). Il vise à questionner notre positionnement en tant qu’universitaires afin d’élaborer une pensée et une éthique de l’écoute des voix et existences minoritaires. Au fil cette petite histoire critique de la folie nous ferons la rencontre, entre autres, des mouvements antipsychiatriques ou des voix dissidentes de poétesses marginalisées et psychiatrisées. Seront donc abordées les spécificités de ces notions quand elles croisent les questions de genre (gender), de même qu’une ouverture sur la folie dans la littérature contemporaine, tantôt canonique (œuvres primées) tantôt provenant des marges (brochures de réflexion sur le soin en psychiatrie, fanzines). Nous interrogerons les possibilités émancipatrices du discours littéraire face au discours médical lorsque ce dernier prive de liberté, aussi bien à travers des textes asilaires qui relatent des expériences d’internements que des écritures de soi qui articulent la question de la littérature à celle de la résistance, en somme l’affirmation de l’identité et de la marginalité contre toute tentative de catégorisation.