Entre la législation en cours, les codes de déontologie, les recommandations de bonne pratique et les certifications délivrées par la Haute Autorité de Santé (HAS), nous pouvons avoir l’impression que le champ des pratiques de soins est déjà très balisé et nous pourrions ne plus voir quelle place il pourrait rester pour le questionnement éthique. Et pourtant, une fois posés ces éléments de différents statuts (plus ou moins contraignants), tout reste à faire d’un point de vue éthique, au sens où ce qu’il serait le plus ajusté dans une situation donnée reste encore en suspens, et où ces règlementations elles-mêmes demandent à être constamment réinterrogées (il a ainsi été posé d’emblée que les lois de bioéthiques devraient être révisées tous les 10 ans). L’enjeu de ce cours est alors de dessiner les contours, les modalités et les conditions d’une réflexion éthique qui tienne compte de ce contexte général tout en prenant ancrage dans les pratiques au quotidien.

Nous appuyant sur notre expérience d’accompagnement de groupe de réflexion éthique participative d’une part et sur notre recherche sur une relecture de l’éthique en santé à la lumière d’une anthropologie philosophique d’autre part, nous proposerons ainsi dans ce cours de construire progressivement une méthode de la réflexion éthique qui soit au plus près des situations cliniques sans toutefois s’y dissoudre (ce qui reviendrait à confondre ce qui se fait de fait avec ce qu’il serait souhaitable de faire). Cela passera ainsi par une compréhension du contexte sur fond duquel s’inscrivent les pratiques de soins, par la précision des concepts mobilisés et par l’établissement de points de rencontre entre réflexion philosophique et problématiques actuelles en santé.


Objectifs :

-          Acquérir des outils philosophiques et réflexifs permettant de discerner et de penser des questionnements éthiques dans des situations concrètes ;

-          Être capable de construire une médiation entre une approche conceptuelle et des cas cliniques, et comprendre comment la réflexion se nourrit en retour du terrain ;

-          Analyser les enjeux sous-jacents et faire un usage précis des termes couramment utilisés dans les débats contemporains en santé ;

-          Apprendre à questionner ses propres valeurs et penser les conditions d’un débat non militant ouvrant sur une réflexion éthique collective.

 

Modalités de validation :

Élaboration, présentation orale et discussion d’une réflexion éthique menée à partir d’un cas clinique ou d’une question de santé actuellement en discussion, avec accord préalable de la responsable du cours sur le choix de la thématique.

 

Séances :

23/09, 8h30-12h30 : La complexité et l’urgence de l’éthique en santé

01/10, 9h-13h : Les grands concepts de l’éthique en santé

21/10, 8h30-12h30 : Santé publique et droits individuels

21/10, 14h-18h : Étude de cas cliniques : refus de soin et thérapies ciblées

11/01, 8h30-12h30 : Présentation orale et discussion collective des dossiers de validation